Zéro est un travail sur le passage du rien au rien ; de la naissance à la mort. C’est une installation qui parle du temps qui passe, qui s’inscrit sur la matière. J’ai travaillé sur les cernes en retirant des couches de l’arbre, en révélant et fractionnant les différentes étapes de sa croissance, de la matière la plus ancienne à la plus jeune du tronc.

Zéro
2012
tronçon débité
dimensions variables
Pièce unique

« Au delà des arcs-en-ciel, les ciels bleus »
Chantait July Garland dans le Magicien d’Oz.
Couleur du temps est un travail sur le « au-dessus » et le « en dessous » du sol, une tentative de relier les deux bouts. Le métro est un espace principalement sous terrain, où la lumière du jour n’entre quasiment pas, un espace sombre. Les dos des affiches de métro sont composés d’autant de camaïeux de bleus qui rappellent les couleurs changeantes du ciel.
Tenter d’exprimer la beauté des hauteurs à partir d’un matériau banal et quotidien trouvé sous terre, rendre palpable cet espace grandiose et immatériel. Cette tour, dans sa hauteur, évoque l’élévation, mais surtout désigne de la pointe son sujet principal.
Couleur du temps est une transition déposée sur terre entre le sous-sol et le ciel.

Couleur du temps
2014
affiches de métro, colle
350 x 50 cm
Pièce unique

Hors de portée 1&2 sont deux éditions qui comportent une série de trois tirages de prises d’escalade.
D’ordinaire, dans les salles de sport, elles permettent à un corps de grimper, de prendre de la hauteur. Ici en porcelaine fine, elles deviennent impraticables et parlent des hauteurs comme d’un espace inaccessible. Pour pratiquer ces objets d’une fragilité précieuse, il faudrait ne rien peser, tendre vers l’immatérialité.

Hors de portée
Porcelaine creuse, clou de cuivre
Deux séries de trois prises
Dimensions variables
Édition (1/8+ 4 AP)

 

La croix est un symbole d’union, celle de l’horizontale du sol et de l’immanence et la verticale de la transcendance, qui relie la terre au ciel.
L’installation La croix  parle des forces et mouvements opposés de la verticalité. Les pierres de ruisseaux descendent le Corcovado. Le Corcovado, surplombé du Christ, est un lieu important pour les catholiques et touriste qui gravissent la montagne pour atteindre le sommet, à l’image d’un pèlerinage.
La pierre, sculptée en croix, est ici ambigüe : entre la croix religieuse et la croix de marquage d’un chemin. Installées sur le mur, elles dessinent une diagonale qui part de l’horizontale du sol pour arriver dans les hauteurs de la verticale du coin. L’installation dessine un triangle qui renvoie au dessin schématique d’une montagne.

La Croix
2015
pierres de ruisseau du Corcovado, vis
dimensions variables
Rio de Janeiro
Pièce unique

Voir le film sur DailyMotion ↪
Située dans la zone sud de Rio de Janeiro, la favela Pereira da Silva est construite sur un pan de montagne très raide. Elle est composée d’escaliers étroits qui fourmillent dans la « comunidade », et qui sont les seuls accès aux habitations en hauteur.
Dans cette vidéo composée d’un seul plan-séquence, un homme porte sur son dos un sac rempli de briques, et monte inlassablement ces escaliers sans fin. Inspirée du mythe de Sisyphe, le corps dans cette ascension est mis à rude épreuve, le sac lourd pèse sur ses épaules.

Le Porteur
2015
vidéo
12mn
Rio de Janeiro

La posture verticale de l’Homme lui est bien singulière, mais elle est aussi une lutte constante contre la gravité. Lorsque tenir debout n’est plus chose facile, une canne, comme objet en prolongement du corps, est un soutien considérable.
L’installation Tenir debout est composée de cannes de formes différentes, en porcelaine creuse, déposées dans l’espace.

Tenir debout
2016
Porcelaine creuse
Dimensions variables
Édition (1/8+ 4 AP) pour chaque canne

Cette installation parle de l’incendie qui a eu lieu sur la montagne Sainte Victoire en 1989 et qui a ravagé des milliers d’hectares. À partir de branches brûlées, une forme s’érige avec fragilité, petit à petit, par des points très faibles de contact entre les bois.
Un équilibre précaire pour cette structure fragile qui s’élève d’elle même et d’où émane une énergie troublante. L’esquisse de la montagne se dessine dans l’espace. L’ensemble est saupoudré de cendres.

La Sainte Victoire
2015
Bois brulés, cendre
Dimensions variables
(ici, 210 x 340 x 230)
Pièce unique

 

Empreintes de fissures trouvées dans les murs de bâtiments, ces formes aux reliefs montagneux sont les négatifs d’espaces interstitiels que le temps creuse sans relâche. En matérialisant ces vides qui fragilisent l’architecture, l’artiste met en lumière les processus de ruine, non seulement des constructions humaines, mais aussi des paysages. Le verre, transparent et fragile, évoque non seulement l’espace de l’absence, mais aussi les infiltrations d’eau qui, en gelant, fracturent la matière, provoquant alors des éboulements.
Texte de Clara Muller

Mémoire de failles
48°53’54.0″N 2°23’06.7″E – 18/03/18
2018
Verre
Dimensions variables
Pièce unique
Artisan verrier : Olivier Juteau
Photo : Adrianne Louet

Brancusi avait comme désir fou de dresser sur terre une colonne sans fin, un axis mundi capable d’atteindre le ciel. La fin de la colonne, reprenant le principe de modules superposés les uns sur les autres, tend a montrer les limites de l’érection de la matière.

La Fin de la colonne
2016
Sacs à gravats, sable à maçonner, tasseau
180 x 240 x 60 cm
Pièce unique
Photos : Salim Santa Lucia, Laurent Ardhuin et Julia Gault

 

«La série Tout s’écoule et rien ne reste reprend quant à elle la forme d’étais en bois utilisés pour supporter des architectures qui menacent de s’écrouler (une voûte, une fenêtre), mis en état de bascule comme pour nier leur fonction pratique et mettre en doute leur capacité à retenir l’écroulement.»
Extrait du texte écrit par Florian Gaité pour l’exposition «Onde de submersion»

Tout s’écoule et rien ne reste
2018
Bois, boulons, ecrous
130 x 250 x 40 cm
Pièce unique
Photo : Laurent Ardhuin

Fascinée par le désir de l’homme d’ériger des architectures toujours plus hautes au mépris de la gravité, Julia Gault fait de cette colonne un symbole de la vanité de ce désir d’élevation. Défier la pesanteur ne peut mener qu’à la chute: au moindre souffle, au moindre tremblement, la terre tassée autour de la structure en fer à béton risque l’effondrement, l’irrémédiable retour à la Terre. La forme se délite et bientôt ne subsistera que le squelette d’une colonne passée, au milieu de la matière éparpillée.
Texte de Clara Muller

Kairos
2018
Terre vivante, fer à béton
Pièce unique

En montagne, les glissements de terrain sont liés à la fragilité des sols, au mélange de la terre et de l’eau, et évidemment à la gravité.
Jusqu’ici tout va bien est un mur composé de sept faces, un mur absurde ; le résultat du simple geste de monter des briques entre elles, de leur donner de la hauteur. Une forme qui tient debout dans l’espace. Plutôt qu’un liant solide pour maintenir les éléments entre eux, sous chaque brique sont placées des billes de verre transparentes. L’ensemble de la forme paraît instable, prête à s’écrouler à la moindre caresse. Alors on retient son souffle.
Jusqu’ici tout va bien, un travail sur un équilibre précaire, dont l’ensemble paraît pris dans un lent mouvement, imperceptible, qui mènerait à une chute certaine de la forme.

Jusqu’ici tout va bien
2016
Briques en terre cuite, billes de verre
Dimensions variables
(Ici, 200 x 230 x 70)
Pièce unique

 

La caractéristique principale de l’eau est sa fluidité, son mouvement permanent. Presque incontrôlable, elle est souvent à l’origine de fragilités de matière, de son délitement.
Où le désert rencontrera la pluie est une installation composée de quinze sculptures au sol. Après moulage d’une bonbonne de fontaine à eau, les formes ont été tirées en terre de faïence rouge séchée, mais restée crue.
Semaine après semaine, l’eau de pluie a été récupérée sur un terrain de campagne, et a été versée dans les bonbonnes. Progressivement, la terre se réhumidifie, se fragilise, s’affaisse et libère l’eau que l’objet moulé est censé pouvoir contenir. L’eau rend son informité à cette forme en terre. Cette pièce évoque la relation complexe et tumultueuse entre l’eau, la terre et la gravité.

Où le désert rencontrera la pluie
2018
Terre de faïence crue, eau de pluie
Dimensions variables
Pièce unique

Prendre l’eau
2019
Sacs en plastique, eau de rivière, sable de rivière
Dimensions variables
Pièce unique
Photo : Laurent Ardhuin 

« Prendre l’eau » est une installation qui fait écho au risque d’inondation du terrain sur lequel elle repose. Il y a trois ans, la crue de la Seine a fait bien des dégâts sur les constructions habitées et infrastructures de la ville. L’eau de la rivière, aussi fascinante que dangereuse, est sortie de son lit, a déformé et fragilisé la matière et a bouleversé les habitants.
Cette pièce reprend des gestes humains qui prennent forment ici dans des matériaux qui proviennent majoritairement de la rivière. La barricade anti-inondation, remplie d’eau de rivière, est aussi absurde que dangereuse, et les briques au format standard de constructions, réalisées en sable du fond de rivière, sont extrêmement friables.

La terre qui compose le sol est une matière informe, friable, sans cesse attirée par le bas. Au bord de est une tentative d’élever la terre, de lui faire atteindre des hauteurs étrangères, et surtout de la faire tenir en tant que forme. Cette pièce, s’inspirant des phénomènes de délitement de formes hautes du paysage comme les falaises ou les montagnes, est un mont de terre tronqué : d’un côté elle a la stabilité d’un tas de terre, et de l’autre, la tranche nette et verticale, luttant avec la pesanteur terrestre, d’une fragilité extrême. Une tenue quasiment magique.

Au bord de
2016
Terre
70 x 230 x 160 cm
Pièce unique

Rio de Janeiro, 2015. L’explosion d’une canalisation d’eau enfouie dans une favela entraine un éboulement de terrain et la destruction d’une maison en contre-bas. L’eau, la terre et la gravité forment un trio à la relation tumultueuse. La photographie du terrain après l’événement est imprimée sur une bâche qui, à l’image du paysage, s’affaisse sur elle-même. Sur les tuyaux de cuivre qui la soutiennent avec fragilité, sont écrits à l’aide de trous, des vers tirés de Poésie Verticale de Roberto Juarroz :
« Une voûte pareille à une eau qui ne s’écoule pas
bien que le verre se renverse,
bien que le monde se renverse.
Et soudain l’on sent que si cela s’écoulait
on pourrait être face à la première pluie
ou du moins à un bras qui se plie jusqu’au sommeil. »

Bien que le monde se renverse
2017
Bâche imprimée, tubes de cuivre
Dimensions variables
Pièce unique

«L’installation centrale, Où le désert rencontrera la pluie, rassemble des récipients en terre crue, moulés d’après des jerricans, des bouteilles, des arrosoirs ou des bonbonnes en plastique, dont certains d’entre eux ont été remplis d’eau en amont de l’expsoition pour amorcer leur progressif affaissement. La vidéo La fuite, diffusée en regard, complète le dispositif en induisant l’impression d’un flux que l’on ne contient plus. L’association d’idées entre l’infiltration d’eau au sein de la matière et l’image d’une inondation renforce le sentiment d’un potentiel effondrement. Posé sur des étagères régulières, des caillebottis carrés disposés à hauteur égales, l’ensemble compose une grille dont la rigidité s’oppose formellement à la déliquescence des sculptures en terre. Représentation de la rigueur mathématique et de la structuration de la matière, elle permet d’opposer symboliquement l’effort de rationalisation de l’Homme à l’inévitable catastrophe qu’il n’arrive pas à endiguer.»
Extrait du texte écrit par Florian Gaité pour l’exposition «Onde de submersion»

Où le désert rencontrera la pluie 2
2018
Terre de faïence crue, acier
Dimensions variables
Pièce unique
Photo : Laurent Ardhuin

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